Matin - Vesal; Hadisehalsadat Sadat Moussavi
Résumé
La théorie de l’abjection de Julia Kristeva, issue de ses approches poststructuralistes, propose une nouvelle conception de l’analyse des textes littéraires. ...
La théorie de l’abjection de Julia Kristeva, issue de ses approches poststructuralistes, propose une nouvelle conception de l’analyse des textes littéraires. Selon cette théorie, l’écrivain en tant que sujet parlant cherche à se libérer des abjects à travers le langage sémiotique, en se réfugiant dans l’écriture cathartique. Malakout de Bahram Sadeghi, considéré comme une œuvre moderne, représente une accumulation des thèmes d’inspiration abjecte, tous en rapport avec le corps du sujet. Ainsi, le lecteur affronte un monde romanesque abject dans lequel se déroulent une série de crimes sordides, motivés par une soif de destruction de l’autrui ou de soi. En s’appuyant sur la théorie kristevaienne, cet article illustre que dans Malakout, l’abjection est une base sur laquelle reposent la vision des personnages, leurs comportements et leurs relations avec autrui. A travers cette recherche, nous décryptons les diverses manifestations de l’abject dans le roman en question en démontrant comment dans une œuvre littéraire l’abject est susceptible d’avoir un effet cathartique. Nous montrons également que pendant la période noire et suffocante qui a suivi le coup d’Etat du 28 mordad 1332, Sadeghi en tant qu’intellectuel et écrivain frustré, ne parvint à trouver d’autre moyen de se démarquer des abjects qui l’entouraient qu’en se réfugiant dans l’aspect purificateur de l’écriture.